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« Le boom des énergies renouvelables améliorera le pouvoir d’achat des Français »

31 Aug, 2022

C’est répété quasi quotidiennement sur toutes les chaines d’information : la transition énergétique va coûter très cher aux Français. S’il est vrai que cette transition nécessitera des investissements considérables, il faut rappeler qu’en termes de coût le volet énergie renouvelable fait exception dans un paysage globalement inflationniste.

  • Arnaud Bellanger

    Country Manager France & Croatia

    Arnaud Bellanger dirige Statkraft en France et en Croatie. Il a plus de 30 ans d’expérience dans le domaine industriel, en particulier sur les sujets d’énergie nucléaire, éolienne ou hydroélectrique. Chez Statkraft, sa mission comprend la coordination en France des activités de développement solaire et éolien, des activités de marché d’électricité, de veille sur le renouvellement des concessions hydroélectriques, ainsi que les projets de mobilité électrique, hydrogène et stockage. Arnaud est Ingénieur de l’Ecole Centrale.

Sur ce sujet la confusion règne. Nombreuses sont les voix s’insurgeant d’un soi-disant coût « exorbitant » des énergies renouvelables, au mépris de toutes les données sérieuses disponibles sur le sujet. Un rappel des faits s’impose donc.

Il est vrai que par le passé la filière renouvelable alors émergente a nécessité des subventions pour pouvoir se développer dans le paysage énergétique mondial dominé par les énergies fossiles. C’est la norme pour toute nouvelle filière industrielle, le nucléaire en son temps, la filière hydrogène actuellement. Toutefois la donne a aujourd’hui beaucoup changé : Les nouveaux projets renouvelables ne sont plus subventionnés car les parcs délivrent maintenant une électricité décarbonée à des prix très compétitifs.  

Au cours de la dernière décennie, les coûts de production d'énergie solaire et éolienne ont chuté drastiquement de 82% et 40 % respectivement, grâce à des améliorations technologiques majeures, combinées à des économies d’échelle dans la production industrielle des composants. La parité de coûts entre le renouvelable et les autres sources d’électricité est aujourd’hui plus la norme que l’exception. Dans un nombre croissant de projets en cours de développement, le coût de production de l’énergie renouvelable ramené au kWh produit est même imbattable.

Selon un autre rapport de l’IRENA, une organisation inter-gouvernementale dédiée à la transition énergétique, 62% de la production totale d'énergie renouvelable ajoutée en 2021 dans le monde avait des coûts inférieurs à ceux des solutions de combustible fossile les moins chères (gaz, charbon). Les perspectives à 2022 prévoient une nouvelle baisse des coûts mondiaux de l'énergie renouvelable, l'éolien terrestre devenant 23% moins cher que les options de production au charbon les plus économiques, toujours selon ce rapport.

Voilà la toile de fond.

Dans ce contexte général, la France, avec son exception nucléaire, est évidemment un cas à part. Selon le dernier rapport de RTE, le gestionnaire de réseau français, les coûts bruts des grands parcs d’énergies renouvelables sont inférieurs aux nouvelles centrales nucléaires. Il ne faut cependant pas opposer les deux technologies, parfaitement compatibles au cœur d’un système électrique décarboné et efficace. Ainsi le scénario optimal pour la France consisterait à maximiser les énergies renouvelables bon marché tout en s’adjoignant les capacités du nucléaire, plus cher, mais flexible.

La flambée actuelle des prix de l’énergie n’a rien à voir avec l’énergie renouvelable

Ce sont les combustibles fossiles, et non les énergies renouvelables, qui font grimper les prix de l'électricité. Ceux-ci sont actuellement à un niveau record en Europe, mais aussi sur les marchés asiatiques. Cette situation est en particulier due au gaz. La flambée des prix du gaz a été entraînée par de faibles réserves de gaz européennes liées à des perturbations dans l’approvisionnement conjuguées à une forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie. L’inexorable montée des prix de l’énergie s’est amorcée depuis des mois avec la reprise économique post pandémie, c’est à dire bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, situation qui au demeurant a considérablement exacerbé ce problème.

De tels niveaux de prix ne sont fondamentalement pas incohérents si l’on tient compte des externalités négatives de l’énergie fossile sur l’environnement et le climat. L’envolée des prix des combustibles fossiles et les taux d’intérêt bas sont par ailleurs très favorables à l’investissement dans les renouvelables, qu’ils rendent encore davantage compétitives, créant ainsi une incitation forte à l’électrification massive du tissu économique Français.

Pour contenir les prix et éviter les variations de prix de l'énergie provenant des combustibles fossiles, il nous faut réduire notre dépendance à ceux-là et investir massivement dans les énergies renouvelables, énergies produites au cœur des territoires avec des retombées économiques locales. À mesure que la part des énergies renouvelables dans le système électrique augmente, les besoins en charbon, pétrole et en gaz seront réduits. Cela réduira l'exposition des consommateurs d’électricité aux fluctuations de ces matières premières importées.

Pour compenser les variations de production consécutives à une part plus importante de renouvelables et pour protéger la stabilité du système électrique, nous devrons déployer les nombreuses solutions à notre disposition. Parmi celles-ci, une meilleure intégration des marchés, avec plus d’interconnexions électriques transfrontalières et des réglementations permettant une utilisation efficace de l'infrastructure. Les nouvelles technologies de stockage et l'utilisation accrue de la flexibilité du côté de la demande faciliteront également l’accroissement de la part du solaire et de l'éolien, réduisant ainsi davantage la dépendance aux combustibles fossiles.

La consommation d'électricité va augmenter d’au moins 30%[2] d’ici 2050. Pour y faire face, une augmentation massive des capacités de production d’électricité sera nécessaire. Des études récentes que nous avons menées confirment que les citoyens soutiennent fermement cette transition - plus de 60% des Français souhaitent que l'électricité qu'ils utilisent soit renouvelable.

Les nouvelles capacités d’énergies renouvelables dont le pays va se doter sont la solution la plus économique disponible actuellement et auront donc un effet positif sur le pouvoir d’achat des Français. Si l’indépendance énergétique n’a pas de prix, l’énergie renouvelable en a un, et celui-ci est bas.

 

Contact

Glaïeul Mamaghani
Responsable Communication et Marketing France